Avant d’envoyer son manuscrit à une maison d’édition, il est primordial de mettre toutes les chances de son côté. Préparer l’envoi de son œuvre est au moins aussi important que l’écriture de l’œuvre elle-même. Se faire éditer ne s’improvise pas.
Comment ne pas se tromper d’éditeur ?
Il faut premièrement déterminer le genre auquel appartient son livre. Roman, poésie, récit historique, recueil de pensées philosophiques… à chaque domaine son panel d’éditeurs. Il est donc très important de cibler les maisons d’édition susceptibles de correspondre à ce qu’on leur envoie. Inutile de proposer votre propre « 50 nuances de Grey » à un éditeur spécialisé dans l’architecture du 16ème siècle. Il est fortement conseillé de s’informer sur chaque éditeur, et quasiment indispensable de lire les auteurs à leur catalogue. Les chances d’accéder à une future publication en seront d’autant décuplées.
Quel éditeur choisir ?
Parmi les maisons d’édition identifiées comme cibles, il faut faire un nouveau tri, afin de trouver un éditeur à la portée de ses ambitions. Des éditeurs comme Gallimard, Flammarion ou Grasset reçoivent des milliers de manuscrits et n’en retiennent qu’un infime pourcentage pour publication. D’autres maisons d’édition plus confidentielles, mais tout aussi exigeantes, comme Actes Sud, Le Diable Vauvert, P.O.L. ou Stéphane Million sont plus enclines à parier sur des auteurs encore inconnus, à oser publier des premiers romans.
Bien sûr, il n’y en a pas que pour les romanciers. Un adepte de l’alexandrin dispose d’un large éventail d’éditeurs de poésie, souvent de petites structures de passionnés, comme le Dé bleu, Les carnets du dessert de lune ou bien encore Cheyne, qui n’ont pas peur de donner leur chance à un jeune poète et de le défendre bec et ongles. Si vous souhaitez publier un livre jeunesse, il existe aussi des éditeurs spécialisés.
Après l’envoi du manuscrit, la rémunération possible
Selon le type de maison d’édition choisie, chaque manuscrit sera lu par un comité de lecture, ou par l’éditeur lui-même. Cela peut prendre un certain temps, mais de manière générale l’auteur reçoit toujours une réponse, négative ou positive. Il faut donc prendre bien soin d’inscrire ses coordonnées sur son manuscrit, ainsi que son numéro de téléphone, élément très important car si, par chance, un texte fait sensation auprès de l’éditeur, celui-ci va plutôt avoir tendance à décrocher son téléphone pour contacter l’auteur.
Viendra ensuite la publication et là encore tout dépendra du type d’éditeur, notamment en ce qui concerne la rémunération. De manière générale, les droits d’auteur oscillent entre 10 et 15 % du prix de vente du livre en fonction du genre que vous avez choisi.
Comment contacter un éditeur pour un premier livre ?
C’est évidemment là que cela se complique, les éditeurs étant généralement frileux et, comme nous l’évoquions plus haut, peuvent avoir des difficultés à vous recontacter après l’envoi d’un manuscrit. Lorsqu’il s’agit d’une jeune auteur (« Jeune » au sens de néo-écrivain), la situation est souvent plus délicate encore. Comme nous avons déjà pu l’évoquer dans ce site, il vous faudra user de stratagèmes parfois pour proposer vos écrits et les faire lire. Il existe plus de 55000 écrivains en France et loin de tous ces derniers sont édités par de réelles grandes maisons d’édition.
Il vous est dès lors possible d’essayer de contacter de petits éditeurs, en particulier si vous cherchez à publier des textes spécifiques et nécessitant un certain degré d’expertise. C’est le cas par exemple pour des mémoires o même des manuscrits de nature scolaire (quoique l’ensemble des éditeurs spécialisés fonctionnent ici bien plus à la commande en sollicitant des auteurs ayant pour la plupart déjà fait leurs preuves). Toutefois, contacter les éditeurs peut être facilité si vous avez parmi vos connaissances déjà des auteurs. Ainsi, si vous souhaitez faire un essai d’économie-gestion alors même que vous êtes professeur & économiste, il sera plus aisé de montrer vos travaux à certains de vos pairs déjà publiés pour bénéficier des bons contacts.
L’origine et l’histoire des éditeurs en France et en Europe
A la suite de l’invention de l’imprimerie attribuée à Gutemberg (Qui venait de Mayence en Allemagne), quelques œuvres humanistes succédèrent aux Livres Religieux à l’instar de la Bible. On pense notamment à Montaigne ou encore Du Bellay comme premiers auteurs diffusés en masse. Le genre roman mi-médiéval et mi-chevalier naît également avec le magnifique L’Ingénieux Noble Don Quichotte de la Manche de Cervantès publié à Madrid en deux parties (1605 et 1615). Les imprimeurs de l’époque sont particulièrement audacieux mais ne sont pas les grands développeurs de talents que l’on connut par la suite. Le secteur de l’édition naît ainsi réellement en France qu’au XVIIIème Siècle et au début du XIXème Siècle ; La propriété littéraire n’est reconnue que sous la Révolution en 1793.
C’est réellement l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert qui permit un essor de l’édition. Charles-Joseph Panckoucke peut être considéré comme l’un des éditeurs majeurs de l’poque puisqu’il publia l’Encyclopédie Méthodique e plus de deux-cent volumes.
Toutefois, la naissance des librairies au XIXème Siècle accéléra le mouvement permettant de créer le triptyque Imprimeur- Editeur – Librairie. L’histoire de l’édition et de la publication de livres ne fit alors qu’amplifier jusqu’à nos jours.
X.D.